La vie au grand air semble avoir fait de nos rameurs des sauvages. Pourront-ils plus tard se réaccoutumer à la civilisation ? Peut-être prévoir pour leur retour un bataillon de psychologues qui les reconditionnera à la vie en société ...

Le Veurdre. Arrêt pour approvisionnement. Dans ce qui fut un important village, nous trouvons une boulangerie, une supérette, une pharmacie, ce qui n'est pas si courant. C'est le dernier approvisionnement avant Fourchambault.

Confluent avec la Sioule

L'église romane de Chatel-de-Neuvre

Au petit matin sur notre île

Morceau de tronc grignoté par les castors

La photo suivante comporte un mystère: comment Paulo a-t-il réussi à prendre une photo en gardant ses deux bras en l'air (cf l'ombre) ? Celui qui trouve la bonne explication gagne un tour de canoë au large de Veuves (Indre-et-Loire).

Cette fois, la nuit a été parfaitement tranquille, pas un bruit à des kilomètres à la ronde. Il fait doux, et à nouveau le ciel de la nuit sans lune sera magnifique.

Le restaurant sur une hauteur de la rive gauche est encore ouvert à 13h45.

Après deux jours en campement  nomade, nous nous en donnons à coeur joie: entrecôte géante, tête de veau, moelleux au chocolat et sorbet mangue-cassis.

Après avoir dit "au revoir, à l'année prochaine" aux oies sauvages, nous rencontrons au fil de l'eau un groupe de kayaks hollandais, embarqués à Chatel-de-Neuvre et se rendant à Cosne-sur-Loire. Ils sont exceptionnellement bien équipés: ils transportent à l'arrière de leurs kayaks des fauteuils pliants, pour ramer ils sont assis sur un épais coussin de caoutchouc qui soulage leur arrière train, ils ont amené de Hollande une quantité de nourriture. Nous acceptons avec plaisir le café viennois qu'ils nous offrent.

Depuis hier, nous rencontrons des groupes d'oies sauvages qui nous survolent avec leurs "glou-glou". Ce soir nous dormirons sur une île dont nous comprendrons que c'était celle qu'elles avaient choisie. Nous les entendrons glou-glouter pendant toute la nuit sur l'île voisine. Au petit matin elles s'envoleront toutes, bruyamment et d'un seul coup ("Nous partons vers le sud, venez avec nous !" disent-elles au jar de Nils Holgersson).

Peu après le pont de Varennes sur Allier, nous nous arrêtons sur une accueillante petite île déserte, parfaitement tranquille (du moins le soir). Il y a du bois pour faire du feu, comme chez les scouts ("Flamme-eu pure-eu et légère-eu ..."). La nuit le ciel noir, sans lune, et étoilé est notre toit, avec ici ou là une étoile filante. Un ragondin curoeux vient nous visiter pendant notre sommeil.

Mais bien avant l'aube, un puissant fond sonore monte autour de nous, des camions traversent le pont, le bruit qu'ils font s'entend longtemps avant et après leur passage d'autant plus fort que la nuit est silencieuse, et couronnement de tout cela, le grondement d'une cimenterie des ciments Vicat, cachée derrière les peupliers, se fait entendre au petit matin: il y a de la civilisation dans ce désert ...

... jusqu'à ce qu'on rencontre un gros tuyau sur la rive droite déchargeant des hydrocarbures poisseux et puants que nous signalons à la gendarmerie, ils rappeleront dans la soirée pour des infos en vue de lancer un commission rogatoire; un peu plus tard, après le Pont de Billy, deux pompiers en combinaison de plongée nous arrêtent, il y a un corps échoué sur un haut-fonds. Nous croisons un peu plus tard l'hélicoptère de la gendarmerie qui se rend sur place. La Montagne nous dira le lendemain qu'il s'agit d'une dame de 55 ans qui avait annoncé sa décision de mettre fin à ses jours, elle avait disparu après avoir confié la garde de son chien à une voisine.

de l'autre côté du barrage, par la descente des kayaks de sport.