L'extraordinaire domaine d'Andrea Maeler, à Malans au bord de l'Ognon

Nous naviguons en direction d'une forme fluviale nageant à la surface de l'eau qui s'avère être une Lorelei chantant un air du Rheingold. C'est l'épouse d'Andrea Malaer, dont le domaine borde l'Ognon. "Vous voulez visiter ?": dit-elle, sortant de l'eau et enfilant son peignoir. "Mais oui, avec plaisir". Nous abordons au pied d'un talus derrière lequel nous voyons des sculptures métalliques dispersées savamment dans le domaine. "Acier Corten", dit Paulo qui s'y connaît. "Oui c'est ça exactement" dit Madame Malaer.

"Le père de mon mari était banquier, dans les Grisons. Mon mari voulait être sculpteur, mais son père lui a dit que s'il voulait avoir une famille, ça ne permettait pas beaucoup. Alors il a fait deux écoles d'ingénieurs. Puis il a fait conseiller financier. Et il a écrit des livres sur le management, qui étaient vendus 130 francs suisses par exemplaire. Ça s'est bien vendu et il a gagné beaucoup d'argent. Il me disait: le management, c'est comme la cuisine,  il suffit de dire ce qu'on fait. Après il a acheté des actions des entreprises qu'il conseillait. A 40 ans il a pu de moins en moins travailler et sculpter de plus en plus. Nous avons trouvé ce terrain pour y mettre ses sculptures. Il y avait le château en plus.  On ne savait pas trop quoi en faire, alors on l'a arrangé, mis le chauffage central, refait le toit".